Où que mon âme porte,
Je ne vois que des frères morts,
Couchés dans l’oubli du Temps,
Défaits par l’orgueil du Monde.
Ma solitude vit par leurs absences,
Ma tristesse par leurs souvenirs.
Dernier témoin de leurs combats,
Je ramasse leurs corps foudroyés,
Chutés de l’ultime ascension.
Mes sanglots silencieux volent le souffle de leurs
exploits.
C’est à mains nues que je m’abandonne
vers vous,
Hautes cimes désirées, horizon déchiré d’un
cruel Destin.
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